- EFENDI
- EFENDIEFENDITitre turc, d’origine grecque (authentès ), qui apparaît en Asie Mineure sous les Saldj qides avec la signification de «maître», «seigneur». Sous les Ottomans, à partir du XVIe siècle, le titre d’efendi s’applique aux membres des classes religieuses et administratives, notamment aux grands fonctionnaires, par opposition aux classes militaires. Il a pu même être appliqué au sultan (Efendimiz , «notre maître»). Au XIXe siècle, il a été utilisé, dans le sens de «monsieur», pour désigner les personnes cultivées mais ne pouvant prétendre au titre de bey . Dans les pays arabes de l’empire ottoman ainsi qu’à Istanbul, le mot «efendi» a servi à désigner, par opposition aux religieux, des laïques lettrés, vêtus à l’européenne et affectant des attitudes occidentales. Le titre d’efendi a été supprimé en Turquie en 1934, mais il est encore couramment utilisé pour s’adresser à une personne (Efendim ), comme équivalent de «Monsieur».• 1624; mot turc, altér. du gr. mod. afentis, gr. a. authentês « maître »♦ Ancien titre de dignitaires civils ou religieux, chez les Turcs. « Me voilà pour tout de bon un indiscutable effendi » (Loti). Des effendis, des efendis.⇒EF(F)ENDI, (EFENDI, EFFENDI)subst. masc.Seigneur, maître chez les Turcs (titre généralement réservé aux fonctionnaires civils, aux ministres du culte, aux personnes instruites). Nous voyant des chapeaux, il salua et nous appela effendis (NERVAL, Voy. Orient, t. 3, 1851, p. 44).Prononc. et Orth. :[
]. LITTRÉ et BARBEAU-RODHE 1930 transcrivent [
] ouvert pour l'initiale sous l'influence des lettres redoublées. LITTRÉ et DG prononcent la nasale [
] : [-
]. Le mot est admis avec 2 f ds Ac. 1762-1932. Ds les éd. de 1835 et 1878 on accepte, également, la graph. avec 1 f; cf. aussi NOD. 1844, DG, ROB., Lar. Lang. fr. et BARBEAU-RODHE 1930 qui distingue dans la prononc. efendi avec [f] simple et effendi avec [ff] double. Étymol. et Hist. 1624 à la suite d'un nom propre (L. DESHAYES, Voiage de Levant, Paris, p. 60 ds Z. rom. Philol., t. 88, p. 433 : Habil effendi, qui est le Iuge de la ville); 1664 (PROMÉ, Les Voyages de M. Quiclet à Constantinople..., Paris, pp. 73-74, ibid. : leurs Affendis ou maistres), ex. isolé. Empr. au turc efendi « maître, seigneur », titre de dignité; mot lui-même empr. au m. gr.
(afendis) « maître » (fin du XVIe s., Lœwoenklau ds DU CANGE, Glossarium ad scriptores mediae et infimae graecitatis, Lyon, 1688, s.v.
, col. 153), du gr.
« qui agit de lui-même, maître absolu » (cf. authentique). Bbg. ARVEILLER (R.). Addenda au FEW XIX/1 (abar-qubba). Z. rom Philol. 1972, t. 88, pp. 433-434. — BOULAN 1934, p. 185. — GEORGIADES (P.). Du grec à l'arabe. Vie Lang. 1964, pp. 122-131. — QUEM. 2e s. t. 4 1972.
ÉTYM. 1624, in D. D. L.; mot turc signifiant « maître », du grec mod. afendis « maître », du grec anc. authentês « qui agit de sa propre autorité ». → Authentique.❖♦ Titre de dignitaires civils ou religieux, chez les Turcs (→ Cadi, cit.). || Des efendis ou des effendis.0 (…) l'autorité, malgré mon langage encore hésitant, se laisse prendre à mon chapelet et à mon costume; me voilà pour tout de bon un indiscutable effendi.Loti, Aziyadé, III, LXIV.
Encyclopédie Universelle. 2012.